▪ and time is ticking a sweet summer race in you.

Assise sur le rebords de la fenêtre, tête contre la fenêtre, elle comptait les gouttes d'eau qui glissait le long de celle-ci en attendant un appel. Cela faisant vingt-quatre heures que Will n'avait donné aucun signe de vie. Elle s'inquiétait pour son petit-ami, il avait énormément de soucis en ce moment. Un long soupire se dégagea de ses fines lèvres rosées. Une, deux, trois heures sans nouvelle jusqu'à ce qu'elle reçoive un message indiquant qu'elle devait l’appeler sur le champ. -Allô? Qu'est-ce que se passe? - S'exclama-t-elle la voix tremblotante. La personne au bout du fil sanglotait, mais ce n'était pas lui. - Je suis rentrer dans son appartement et le réflexe que j'ai eu en le voyant sans vie sur le sol était de t'appeler... Je ne sais pas quoi faire, j'ai peur... Tu étais au courant qu'il avait des soucis, pas vrai? - Demanda la personne qui sanglotait toujours. Ce n'était qu'autre que la sœur de Will. Lorelei ne disait plus rien, presque immobile, elle commença à faire les cent pas dans sa minuscule chambre. - Répond Lorelei! Répond! Je t'en supplie! - S'écria-t-elle. - Tu es certaine qu'il ne respire plus ? - Répondit-elle seulement. - J'ai appelé les urgences, mais je crois que c'est..- Stoppa-t-elle d'un coup. - J'ai essayé de l'aider, crois-moi, j'ai essayé! Mais chaque fois que je voulais parler de ses problèmes, il changeait de sujet.. Je l'aimait... Je l'aimait, tu sais..- Déballa-t-elle sans réfléchir. Les larmes coulèrent comme un torrent. - Maintenant c'est trop tard, tu étais la personne la plus proche de lui, tu aurais du insister. Il t'aimait aussi. Il t'aimait tellement et toi tu l'as laissé tombé... Merde Lorelei, merde!  - Disait-elle en raccrochant. Ses mots avaient étés comme une bombe qui avait tout détruit sur son passage. Elle balança le téléphone au murs et plongea son visage dans ses mains. Les larmes coulèrent toute la nuit. Les mots résonnaient dans sa tête comme écho. Pourquoi avait-il fait ça? Pourquoi s'était-il donné la mort? Qui pourrait se donner la mort?  Elle avait quelques fragments d'idées, mais ne savait pas comme les assembler pour monter le puzzle final. Elle était perdue. Elle n'avait pas seulement perdu l'amour de sa vie, elle s'était perdue elle-même.


20h30. Lorelei derrière son comptoir était plongée dans ses pensées les plus profondes. Le regard dans le vide, elle ne remarqua même pas que quelqu'un était planté devant elle. - Mayfair, je ne te paye pas pour rêvasser, ce pauvre garçon attend depuis au moins cinq minutes. - S'écria son patron sur un ton ferme. Elle secoua sa petite tête et la releva pour observer l'inconnu. Elle resta un moment sans bougé, bouche-bée. - On dirait que tu as vu un fantôme. - S'exclama l'homme. Effectivement, elle avait bien vue un fantôme, le fantôme de Will. Il lui ressemblait tellement. - Excuse-moi, j'ai.. Tu me rappelles une personne que j'ai perdu..- Balbutia-t-elle - Je suis désolé, je ne voulais te rappeler de mauvais souvenirs. - S'excusa-t-il. Un petit sourire nerveux se dessina sur le visage de Lorelei. - Bref, il te faut quelle pointure pour tes chaussures? - Demanda-t-elle. - 11,5, s'il te plait? - Elle attrapa la première paire et la lui donna. Il s'éloigna en lui adressant un clin d’œil. Lorelei l'observa lui et ses amis un peu près durant toute la partie de bowling et baissa les yeux qui celui-ci regarda vers elle. Elle avait comme une boule au ventre, un sentiment de déjà vu. A la fin de la soirée, il s'approcha pour lui rendre les chaussures. - Je peux t'offrir un verre après ton service? - Elle ne su répondre à sa question. Dans un sens, elle en avait très envie, mais dans un autre, elle avait peur. - Peut-être, on verra. - Disait-elle sans le regarder dans les yeux. - Tu m'as regardé toute la soirée et je n'ai que droit qu'à un peut-être? - Questionna-t-il étonné. - Oui. - Répondit-elle simplement. - D'accord, je vois. Je veux juste parler avec toi, tu as l'air vraiment malheureuse, cela dit ce n'est peut-être qu'une impression. Je veux te connaitre un peu plus. Accepte, s'il te plait? - Insista-t-il. Elle leva les yeux au ciel et hocha de la tête comme signe d'acceptation. - Mais seulement pour un verre. - Disait-elle sérieusement. - Aucun problème, seulement pour un verre. - Répondit-il en cachant très mal sa joie. Après son service, le garçon l'emmena dans un petit café non loin de son lieu de travail. - Au fait, moi c'est Miles. - S'exclama-t-il avec un grand sourire. - Lorelei. - Susurra-t-elle timidement. Il commanda pour eux deux. - Je tiens vraiment pas l'alcool, je te préviens. - Disait-elle en apportant son verre vers ses lèvres. Il ria. Deux longues passèrent comme une traîné de poudre. Lorelei un peu pompette, répondait aux questions de Miles sans vraiment réfléchir. L'alcool qu'elle avait bu l'aiderait à oublier, oublier toutes ces choses qui la rongeaient pendant une petite soirée. - Au fait, je ressemble à qui? - Demanda tout d'un coup Miles. - Quoi? - Répondit Lorelei entre deux gorgés. - C'est qui la personne que tu as perdue et à qui je ressemble? - Elle reprit un peu ses esprits et essaya d'inventer quelque chose pour contourne la question. - J'aime bien ta veste. - Très subtile! - Tu n'as pas répondue à la question Lorelei.- Disait-il en lui prenant son verre. - Je sais. Tu veux savoir à qui tu ressembles? Tu ressembles à mon enfoiré d'ex-petit copain enfin tu ressemblais puisqu'il n'est plus de ce monde. - C'était certain, elle ne tenait vraiment pas la boisson, elle en oubliait même qu'elle s'en voulait, que c'était de sa faute. Les larmes commencèrent à couler le long de ses joues blanches. - Non, pleure pas! Je ne voulais pas, je suis un idiot. - S'écria-t-il gêné par la situation. - Ce n'est pas de ta faute, c'est la mienne.- Lorelei lui raconta son histoire en quelques mots, il était vraiment très attentif, il suivait les moindres mouvement de ses lèvres. Pour l'instant, il n'avait rien à voir avec Will à part le physique et quelques traits de caractère. Il était plus à l'écoute et même un peu plus gentil. - Ce n'est pas de ta faute si cet débile s'est donné la mort, c'était son choix pas le tien! - Disait-il sur un ton franc, mais elle n'était pas très convaincue. - Merci. - Chuchota-t-elle en prenant ses affaires pour s'en aller. - Attends! On va se revoir quand même?  - Demanda-t-il en attrapant sa main. - Demain, ici même. Ne sois pas en retard! - Elle se dirigea vers la sortir et le laissant seul, les yeux émerveillés par cette rencontre à la fois étrange et inattendue.